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mercredi 2 septembre 2015

Le jour ou je l'ai fais pour moi



Je pense que la vie c'est une suite d'étapes. Chaque petite étape est un pas en avant qui nous construit et fais de nous ce que nous sommes.

Quand j'étais plus jeune, je n'avais aucune conscience de la mode et de la beauté. Je n'y prêtais aucune attention, je vivais mon enfance comme une petite fille spontanée, proche de la nature, aimant dessiner et chanter. Vivant en campagne, je n'avais que faire des apparences : mes parents n'étaient pas très fortunés et ils voulaient privilégier (à juste titre) le pratique à l'esthétique.
Je me souviens encore de mes shorts larges et de mes tee-shirts informes avec un pokémon imprimé un peu grossièrement dessus. Mais que voulez-vous, j'avais le sourire et des yeux bleus pétillants, je vivais pour jouer et apprendre, et je ne souhaitais rien de plus.



Pourtant, derrière la beauté naturelle et délicate de l'enfance, j'ai commencé à développer un sentiment dont j'ignorais tout à l'époque : la différence. 
J'ai rapidement grandi, et déjà très jeune, je dépassais toutes mes petites camarades en taille. Mon corps me semblait immense, inconfortable et très encombrant. Je commençais à me comparer à mes amies, qui ne se privaient pas de me rappeler à quel point je prenais de la place dans le décor.
A la puberté, mon corps s'est développé... toujours trop vite. Ma peau a connu les aléas de l'adolescence, et l'appareil dentaire à suivi le cheminement vers le manque de confiance en soi.

Déjà à cette époque, j'ai ressentie le besoin presque vital de me rapprocher de la masse : vêtements, maquillage, coiffure... Tout était bon pour ressembler au mieux à ce que la société voulait de moi.
De plus, n'ayant jamais eu de petit ami, et subissant une pression considérable de ce point de vue malgré mon jeune âge, je voulais plaire à tout prix. Il fallait que je me prouve à moi-même que j'avais de la valeur.

J'ai porté ces complexes physiques de longues années comme un fardeau. Au lycée, j'ai aimé une personne aux antipodes de tout ce que j'avais toujours voulu. Ma personnalité était en pleine construction, j'implosais dans mon propre corps. Mon visage me semblait d'une grande laideur... Tout était à refaire.
J'ai choisi de m'oublier. Dans un style totalement masculin, j'ai caché les formes, la féminité, l'assurance, le plaisir d'être moi-même.

Beaucoup d'entre nous connaissent ce moment... La vie est une construction fragile et complexe. Chaque élément compose une toile aussi détaillée que bancale. Durant la période de l'enfance ou de l'adolescence, le regard des autres peut réellement définir la suite des événements et nos choix futurs.
L'entourage ne se prive pas de paroles culpabilisantes, de mots désagréables. Malgré la subjectivité des propos, l'adolescence imprime tout dans un coin de la tête de manière indélébile.

Après des événements malheureux, j'ai quitté le lycée le cœur blessé mais soulagé de devenir enfin étudiante et de changer de vie.

Il m'a fallu du temps, et une meilleure amie coquette et bienveillante pour comprendre...

A force de travail, le shopping devenait un plaisir, le maquillage... une passion. Je me suis surprise à choisir des vêtements parce qu'ils me plaisaient, malgré la couleur, les motifs ou la forme. Je ne pensais plus à ce que les autres me disaient, ou ce que les magazines voulaient que je porte. Ma meilleure amie m'apprenait, me déculpabilisait, et la corvée d'avant se transformait petit à petit en un jeu passionnant. 

Après une histoire d'amour longue se soldant en échec, j'ai rencontré Jarek.
Malgré ses goûts et ses exigences personnelles, j'ai continué sur ma lancée : blogs, magasins, vidéos youtube, j'avais une soif de découvrir de nouvelles choses et d'essayer, de composer, de créer.
Il ne m'a jamais jugé. Il voulait que je sois libre et fière de moi-même.
Je pensais maquillage, mode, lifestyle... Je m'abreuvais de photos immaculées, d'images pinterest et de DIY colorés.

Un beau jour, j'ai compris : Je le faisais pour moi.

La passion et l'engouement sont nés à ce moment. La société passe son temps à nous formater, nous définir. Mais en tant que personne à part entière, nous avons des goûts, des envies. Les assumer et comprendre qu'elles sont une partie cruciale de notre existence, c'est un premier pas vers la créativité, l'amour de soi et l'acceptation.
Le blog est né après, d'un besoin de partager et de vous donner mon point de vue sur les choses. J'ai amélioré mes techniques, mes goûts. J'ai affirmé mes passions, même les plus marginales, et je prends désormais le temps nécessaire pour soigner mon visage, mes cheveux... Ce bien-être au quotidien, je le vis parce qu'il m'est propre et personnel. Malgré l'amour, les amis, l'entourage, les autres... J'ai choisi ce que MOI je voulais être.

Et ça, c'est le plus beau.

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